Découvrir l’Art Urbain au musée Art42 à Paris : une étrange expérience !

Découvrir l’Art Urbain au musée Art42 à Paris : une étrange expérience !

25 janvier 2019 2 Par Séverine

Banksy & Christian GuémyLe Street Art ou Art Urbain entre 4 murs ; c’est assez contradictoire ! Mais voilà il neigeait ce jour-là à Paris et je n’étais pas retournée à ART42, le Musée d’Art Urbain, depuis son ouverture. En allant sur le site, sur lequel vous pouvez réserver vos places gratuitement à heures fixes, j’ai vu un créneau horaire de disponible, alors j’y suis allée sans réfléchir ! Une bonne occasion de voir ce qui y est exposé et de le partager avec vous. Ce « musée » est situé dans les locaux de l’école de codage 42 et les visites sont assurées par l’École ICART dont le fondateur Nicolas Laugero Lasserre est à l’initiative de ce musée très particulier ; d’ailleurs c’est sa collection qui est présentée dans l’établissement.

En rentrant dans l’école le ton est vite donné ; en face de vous une lithographie de Shepard Fairey le roi du Street Art engagé Américain vous invite à rentrer, et à l’accueil on aperçoit immédiatement le petit rat de Banksy avec à ses côtés un distributeur de Durex travaillé au pochoir par l’artiste Christian Guémy Alias C215.

Au lieu de vous montrer l’intégralité de la visite ; car cela vous enlèverait toute surprise ; j’ai décidé de vous présenter 5 artistes qui y sont présents ; je vous les ai sélectionnés car ils viennent d’horizons complètements différents, utilisent des techniques telles que le pochoir, la gravure, le collage,… et ne véhiculent pas les mêmes messages. Un bon exemple de la diversité que vous pourrez trouver lors de votre visite.

 

SWOON, la Street Artiste humaniste

Oeuvre de SWOON au musée ART42 - Art Urbain

Oeuvre de SWOON

Il est assez rare de pouvoir voir des œuvres de Swoon en France ; cette artiste que J’ai découvert il y a quelques années est née à New London dans le Connecticut et vit depuis longtemps à Brooklyn ; elle appose beaucoup de ses œuvres au cœur du Bushwick Collective non loin de son atelier. C’est certainement l’artiste la plus engagée du Monde du Street Art ; au sein de collectifs, elle s’est engagée sur quatre grandes missions humanitaires en Haïti, suite au tremblement de terre de 2010, dans des villes Américaines ayant beaucoup souffert ces dernières années comme La Nouvelle Orléans ou encore Détroit.

Les visages de ses œuvres sont ceux des femmes et des hommes qu’elle rencontre lors de ses voyages, des visages marqués, des expressions fortes ; mais le tout reflète une grande douceur dans l’œil de l’artiste. Côté technique Swoon a eu une formation très classique ; elle grave ses œuvres sur linoleum avant de les imprimer sur papiers recyclés. Les matériaux recyclés sont d’ailleurs au cœur de son travail ; ensuite elle assemble les différentes parties et y rajoute des touches de couleurs avec de la peinture acrylique.

Une artiste majeure dont vous pouvez suivre les missions de par le monde ainsi que le développement de ses œuvres sur Instagram.

 

Jef Aérosol, l’étoffe des pionniers

Il est au Street Art ce que les Rolling Stones sont au Rock ! Incontournable. Jef Aérosol est certainement le pochoiriste Français le plus Rock. Ses inspirations musicales comme Les Clash ou artistiques comme Andy Warhol, Keith Haring ou encore Jean-Michel Basquiat ; à qui il rend hommage sur ce panneau ; sont systématiquement ressenties dans son travail. La Flèche rouge sa signature ! Si vous ouvrez l’œil ; il sévit dans quasiment toutes les villes de France, et on le retrouve aussi à Lisbonne, New York,… On pourrait qualifier son travail de punk poétique ; mais surtout pas politique. Je vous invite à visiter son site ; une vraie mine d’or avec un vrai univers Rock !

Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat, Keith Haring par Jef Aérosol

Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat, Keith Haring par Jef Aérosol

 

PIMAX, le détourneur d’icônes POP !

Goldofuck par PIMAXAvec PIMAX les héros de votre enfance ; Goldorak, Mickey, Marylin Monroe … deviennent provocateurs, dérangeants ; Son humour décalé se retrouve dans bon nombre de lieux alternatifs alliant musiques électroniques et Art Urbain. PIMAX est présent dans tout Paris avec ses pochoirs colorés ; mais il détourne aussi en sculpture les boîtes de Tomato Soup de Warhol qu’il transforme en pot de peinture! Si vous tombez sur une œuvre de Pimax, il y a de fortes chances pour que nous voyez plus du tout de la même façon les icônes de votre jeunesse. Un point que je trouve très appréciable chez PIMAX, c’est qu’il n’a pas cédé à la tentation de l’argent facile en multipliant des tirages lithographiques en grande série ; il continue à faire de l’original et c’est devenu assez rare pour le souligner !

 

Monkey Bird Crew, les psychotiques du pochoir !

Monkey Bird dans les couloirs de l'école

Monkey Bird dans les couloirs de l’école

Vous avez bien lu, ce collectif Français fait des pochoirs comme Chopard de la Haute Joaillerie ! Parler de sens du détail devient un euphémisme tellement leur travail de découpe tient plus à l’orfèvrerie qu’au Street Art. La photo qui illustre cet article est une de leur œuvre que vous pourrez voir à ART42. Ce collectif joue avec les métaphores et a pris comme symbole deux animaux que sont le singe et l’oiseau. On pourrait parler d’architectures métaphysiques tant leur travail s’inspire de la géométrie, de la mécanique, de la cosmologie et de l’astronomie. Personnellement je trouve souvent leurs œuvres mystiques, sentiment qui est renforcé par l’utilisation de la calligraphie, qui nous faire penser à des icônes religieuses. On peut regretter que leur travail de production soit de plus en plus décliné sur des supports de récupération comme le bois, le métal ou encore le verre, qui finissent dans les galeries, et de moins en moins présent sur les murs des villes. L’école regorge d’un bon nombre de leurs œuvres, profitez-en !

 

Andréa Ravo Mattoni, la réinterprétation des grands classiques

Fresque murale par André Ravo Mattoni

Fresque murale par André Ravo Mattoni

Cet artiste Italien est une découverte pour moi, une jolie découverte. Son travail est emprunt de l’art classique. Une de ses plus grandes prouesses ? La reproduction du Caravage un mur d’hôpital à Rome ; une reproduction quasi à l’identique ; mais en format géant ! Avec son travail il donne un nouvel élan au classique et crée un pont entre le passé et le présent. Ses inspirations ne se tournent pas seulement vers les grands maîtres Italiens, puisqu’à bordeaux en 2018 il a réinterprété du Eugène Delacroix. Un artiste à suivre et qui a été sélectionné par le Louvre pour une prochaine intervention dans le musée ! Si ce côté classique aiguise votre curiosité ; son Instagram devrait vous étonner.

En conclusion : l’Art Urbain entre 4 murs ça donne quoi ?

Je vais être très honnête ; je n’ai pas ressenti le « Waouh » que l’on peut avoir en tombant sur une fresque géante au détour d’une rue ; c’est un peu étriqué et on a peu de recul pour voir les œuvres. Il n’en reste pas moins que cette collection est impressionnante ; que l’école est tant au point de vue architectural qu’au niveau de l’ambiance une découverte à part entière. Et qu’il ne faut pas minimiser le fait que Nicolas Laugero Lasserre offre à voir sa collection d’Art Urbain gratuitement ! Un geste à saluer !

Si vous ne connaissez rien au Street Art, c’est un bon moyen de voir des œuvres variées et de découvrir des artistes du monde entier. On y retrouve Banksy, Clet, C215, Jérôme Mesnager, Roa, Speedy Graphito, Madame et bien d’autres.

Si avant de vous y rendre vous souhaitez découvrir plus d’œuvres présentes dans le musée, rendez-vous sur mon Instagram.

 

Et si vous préférez le Street Art en plein air ; vous pouvez suivre mes différentes ballades :

Ou bien télécharger l’App Street Art Cities pour découvrir du Street Art à côté de chez vous !

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