La Fondation Fiminco accueille une exposition d’œuvres monumentales d’artistes urbains !

La Fondation Fiminco me faisait de l’œil depuis un moment. Il est vrai qu’un nouvel espace d’exposition et de création de cette ampleur a de quoi m’aimanter… encore plus quand on sait que ce lieu est sur le site d’une ancienne friche industrielle !

Savoir que des galeries d’art de grandes renommées telles Air de Paris, Galerie Sator ou encore In Situ avaient établi un camp de base à Romainville, apprendre que l’une des plus belle école de design, la Parsons Paris y avait un campus, réaliser que ce lieu était une formidable résidence d’artistes, autant de raisons qui auraient du me pousser à aller y jeter un œil !

C’est finalement grâce à la maison de production d’art Quai 36 que je me suis décidée à y aller et je ne suis absolument pas déçue de cette découverte qui me conforte dans le fait que l’offre culturelle autour de Paris est bel et bien en train d’exploser !

 

Des œuvres monumentales sur la thématique de la métamorphose

La Fondation Fiminco a donné carte blanche à l’équipe de Quai 36 afin de créer une exposition immersive dans l’incroyable espace anciennement occupé par la chaufferie du bâtiment. 8 artistes urbains ont réalisé des œuvres in situ sur cette thématique Kafka-ienne qu’est celle de la métamorphose. L’espace est immense, les hauteurs sous plafond sont vertigineuses et la lumière naturelle qui transperce d’immenses surfaces vitrées quadrillées confère au lieu un aspect presque religieux. Ce bâtiment a beaucoup de caractère et je suis certaine qu’il vous envoutera.

 

 

J’ai ressenti la même sensation en entrant dans les lieux que lors de ma visite à L’Essentiel, ancien centre de tri de postal transformé en exposition urbaine, qui m’avait plus qu’enthousiasmé grâce à une cohérence absolue dans sa réalisation. Du coup mon attente et mon niveau d’exigence s’en sont trouvés décuplés ! Quand on se trouve dans l’immensité de la pièce on se rend vite compte que les œuvres sont monumentales. Un seul coup d’œil à l’Hymne orphique à Apollon réalisé par le Duo PichiAvo nous projette dans l’infiniment grand… Au niveau ressenti, la thématique reste un peu floue pour moi, car je vois plus dans leur travail une juxtaposition d’univers qu’une réelle proposition sur la métamorphose.

L’œuvre « Skylight » de l’artiste Français Sébastien Preschoux vient casser le côté cubique du lieu en jouant avec la lumière. Il y a quelque chose de très digital dans ses puits de fils qui font indéniablement penser à des lasers de sécurité. Son installation pour le coup métamorphose l’espace en lui apportant une couleur chaleureuse qui contraste avec l’architecture résolument brute. Vous la verrez apparaître sur plusieurs de mes photos puisqu’elle s’étale sur les deux étages de l’exposition.

 

 

Une autre œuvre qui se joue de la lumière avec brio est celle de l’artiste Allemand Tomislav de Quintessenz. Son jeu de 29 couleurs semble tombé du ciel et offre un contraste saisissant avec l’espace vide de cette chaufferie… Il transforme le lieu tout en laissant l’espace libre. Une œuvre très poétique.

 

 

Mais voilà une œuvre, très présente, peut-être trop, attire en permanence mon œil et je trouve qu’elle a beaucoup de mal à dialoguer avec les autres. Du coup mon immersion manque de fluidité et je m’interroge sur la cohérence de cette œuvre avec celles qui l’entourent ! Pourtant l’artiste Grec Fikos est dans le thème; il métamorphose les mythes originels en leur greffant des visages et accessoires plus récents. En vous concentrant bien vous découvrir dans cette fresque le visage de Louis XIV, les casques des Gaulois Astérix & Obélix ou encore le petit Prince.

Afin d’essayer de me replonger dans l’ambiance sans me laisser divertir, je me dirige vers l’artiste Ukrainien Waone qui finalise avec un calme Olympien son œuvre Phenomenal Balancing.

 

 

Il faut dire que la métamorphose est partie intégrante de son travail que l’on pourrait qualifier de surréaliste ! Chez Waone la réalité ressemble à un compte pour enfant avec des personnages imaginaires aux dimensions étonnantes. Je vous conseille vivement d’aller faire un petit tour sur son compte Instagram, sur lequel vous découvrirez des œuvres qui ne manqueront pas de vous interroger.

 

 

En faisant quelques pas de côté je découvre une œuvre de l’artiste Breton Yann alias L’Outsider qui est baignée du quadrillage de ces fenêtres industrielles. Le maillage des œuvres me séduit énormément.

 

 

Sur la mezzanine, la vue sur les œuvres change les perspectives et c’est peut-être là, perchée en hauteur que j’ai le plus pu apprécier l’exposition ! Il faut dire que la découverte physique de l’œuvre de L’outsider n’est pas pour rien dans ce changement d’impression. Son graffiti plutôt abstrait, voire presque constructiviste répond parfaitement à l’œuvre de PichiAvo. Un ensemble que j’ai adoré contempler 😉

Des hauteurs, les fils de Sébastien Preschoux comblent et lient les espaces vides et arrivent presque à faire oublier l’immensité du lieu !

Je ne vais pas vous dire qu’il faut traverser la France entière pour voir l’exposition Metamorphosis organisée par Quai 36 ; mais si vous êtes en région Parisienne je tiens à préciser que la station de Métro Bobigny – Pantin – Raymond Queneau n’est qu’à cinq minutes à pied de la Fondation Fiminco, que l’exposition est gratuite et ouverte jusqu’au 20 novembre, et bien évidemment que d’autres surprises vous attendent dans cette étonnante Fondation.

 

 

La Fondation Fiminco vous offre expositions et performances tout au long de l’année

Comme vous l’imaginez, ma curiosité m’a poussée à aller visiter tous les espaces ouverts au public. Outre les galeries d’art contemporain, je suis allée découvrir l’exposition The Crown Letter qui se trouvait sous Metamorphosis. J’ai pu y découvrir un collectif international de femmes artistes, fondé par Natacha Nisic. Et comme je ne suis pas insensible à la photo, j’ai eu un petit coup de cœur pour la série Supernatural de Katja Stuke 😉

 

 

Je vous conseille vivement de regarder sur leur site tout ce que la Fondation a à vous offrir ! Et comme Quai 36, qui a déjà fait de magnifiques réalisations à Versailles ou encore Boulevard Saint-Germain à Paris, vient d’installer ses locaux sur le site ; je pense que d’autres artistes d’art urbain seront mis en avant dans ce nouveau lieu !

De mon côté je rechausse mes baskets et vous dis à très bientôt pour une nouvelle aventure Street Art dans le Sud de la France !

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Séverine