Le Street Art Canal de l’Ourcq à Paris vaut le détour !
16 septembre 2020
Incontournable ! Le mur d’expression libre de la rue Henri Noguères
Je n’ai jamais vu ce mur sans un seul graffiti, tag ou fresque murale ! Toutes les semaines des graffeurs viennent poser leur blaze ou réaliser des fresques ; c’est vraiment un endroit iconique du Street Art dans le quartier ; et surtout un lieu où les artistes peuvent s’exprimer sans avoir à redouter une amende ou une interpellation !
On y retrouve des artistes locaux ; mais aussi parfois des artistes internationaux qui viennent s’amuser sur ce formidable terrain de jeu. Lors de mon dernier passage on pouvait y voir des œuvres de Choofy, BerthetOne avec son message « Le savoir est une arme d’instruction massive. Et aussi un très beau blaze d’Astro, graffeur connu qui a réalisé beaucoup de fresques murales géantes ces dernières années et aussi collaborés avec beaucoup de marques mais qui n’oublie pas d’où il vient et sait revenir à ses origines dans la rue pour nous offrir de temps à autre son Blaze ultra-travaillé !
Le phénomène étonnant de la rue Henri Noguères est cette fresque en hommage à Stan Lee, immense créateur d’un grand nombre de super-héros pour les éditions Marvel. Elle est restée intacte depuis plus d’un an ; ce qui démontre certainement l’attachement des graffeurs à ces personnages de leur enfance ou alors le respect qu’ils portent à l’équipe ARM Crew qui a réalisé cette fresque ;-)… On y retrouve Hulk, Iron man, Captain America et Spider-Man dans cette fresque ultra-imposante !
Des œuvres devenues iconiques le long du Canal de l’Ourcq, quai de la Loire
En remontant le long du Canal de l’Ourcq, si vous ouvrez bien les yeux, vous tomberez sur quelques sympathiques Invader…
Si vous avez tendance à regarder en l’air vous ne pourrez pas manquer ce marin réalisé par l’artiste Français Raphael Federici ou encore l’incroyable péniche recouverte de l’œuvre « Sarah, la charmeuse de jaguar » réalisée par Marko93 !
C’est en vous rapprochant de la rue de Crimée que vous attend un festival d’œuvres qui sont là depuis quelques années. Elles transforment cette promenade le long du Canal de l’Ourcq en un moment unique! Comme avec la COVID, je ne suis pas certaine que vous veniez vous promener dans Paris, j’ai décidé de vous donner à voir plus d’œuvres que dans mes articles précédents !
Je commence par le travail d’Andréa Ravo-Mattoni qui est une vraie passerelle entre la peinture classique et l’art urbain. Ce Street Artiste Italien n’a de cesse de reproduire des peintures classiques ; ici on retrouve une référence au peintre Français Valentin de Boulogne qui a fait carrière à Rome au début du XVIIème siècle. Juste magique !
Toujours côté quai, on retrouve Simone Veil érigée en Marianne réalisée par le collagiste Français Jo di Bona. Cette fresque a été réalisée dans un contexte très particulier car l’artiste Christian Guémy avait réalisé des portraits de Simone Veil autour du Panthéon. Ceux-ci avaient été dégradés avec des croix gammées ! Acte hautement antisémite. En coiffant Simone Veil du bonnet phrygien, Jo Di Bona l’érige en symbole de la République et fait un pied de nez à l’antisémitisme le plus lâche et le plus abject qui soit !
Après cette œuvre forte, on peut se reposer l’œil avec une dose de douceur réalisée par l’artiste Française Vinie Graffiti. Elle distille ses pin up dans le monde entier en réalisant systématiquement un travail surprenant sur leurs chevelures. Ici elle a réalisé une oeuvre dans le cadre du Festival Ourcq Living Colors et lui a rendu hommage, tout comme à son fondateur dAcRuZ. Regardez Attentivement la chevelure de cette pin up 😉
On peut aussi admirer les animaux mécaniques de l’artiste Français ARDIF. Cela fait des années que je pense que le Street Art est un formidable bestiaire. Certains artistes se focalisent sur les espèces en voie d’extinction, Ardif lui, nous interroge sur l’équilibre précaire entre la nature et le monde industriel. Ses engrenages et constructions architecturales sont très complexes et laissent à penser que l’animal est mangé de l’intérieur par le monde moderne. Cela peut paraître un peu effrayant, mais je trouve tout de même son travail assez poétique…
Juste à côté de l’œuvre d’ARDIF on retrouve un visage ultra-graphique et très coloré réalisé par la Street Artiste militante Kashink. Et aussi les oiseaux qui paraissent si légers de l’artiste Thaïlandais Mue Bon… qui distille systématiquement des messages interpellant le public.
En arrivant à hauteur de la rue de l’Ourcq, au niveau du pont, on comprend très vite que l’on rente dans l’univers du Festival Ourcq Living Colors. Le point de repère facile pour ne pas s’égarer est une œuvre de dAcRuZ, et de l’autre côté du pont une autre œuvre que j’aime beaucoup de Cart’1, même si elle est un peu dégradée…
Rue de l’Ourcq : Une explosion artistique entre fresque géante et Graffitis « Old Style »
Tout commence par une œuvre géante de dAcRuz et ensuite on découvre une myriade d’œuvres toutes plus colorées les unes que les autres. Les œuvres se succèdent et ne se ressemblent pas. Vous en prendrez plein les yeux ! On y retrouve des artistes issus d’univers complètement différents comme UnkolorDistinto, FKDL Franck Duval, Shiro One, Kaldea, Sitou, Jessi Doudou et bien d’autres… Un rythme très Hip Hop pour ce mur qui n’en finit pas 😉 Franchement c’est difficile pour moi de sélectionner seulement quelques œuvres ; du coup je vous ai fait un petit diaporama pour cet incroyable mur avant de vous faire découvrir un lieu plus secret !
Le mur caché haut en couleurs du restaurant Le Passage à Niveau
On aurait tendance à passer devant cette entrée, qui n’est autre qu’un ancien tunnel sous une voie ferrée, sans la voir. En fait la petite ceinture, qui faisait le tour de Paris commence à être de plus en plus réhabilitée. Les rails sont toujours là mais on y découvre aussi d’autres trésors ! En s’engouffrant au 2A de la rue de l’Ourcq on pense arriver… nulle part ou juste sur une terrasse de restaurant en montant les marches situées à gauche. En fait on y découvre un restaurant très sympa qui a une magnifique vue sur un beau mur plein d’œuvres !
La découverte de ce mur m’a fait énormément plaisir car on y retrouve les délires BD de Dawal, un magnifique visage réalisé par Hecat Oner, des graffs très sympas de Don Pablo, la France sauvage de Choofy et bien d’autres artistes si on scrute un peu celui-ci…
Je ne me suis pas attardée au restaurant qui avait l’air plus que sympa, mais j’y retournerai ! En fait j’étais impatiente de voir ce que je pouvais découvrir d’autre dans le quartier. J’ai donc continué la rue de l’Ourcq jusqu’à l’avenue Jean Jaurès et piqué à gauche rue des Ardennes pour me retrouver rue Germaine Tailleferre.
La rue Germaine Tailleferre ; l’autre spot du Festival Street Art Ourcq Living Colors
Voilà c’est la fin de ma promenade Street Art à deux pas du Canal de l’Ourcq et quelle fin ! Une chose est certaine ; le Street Art ne serait pas aussi développé s’il n’y avait pas de festival dans ce quartier et sans l’intervention de l’artiste dAcRuZ ! Cette dernière enfilade d’œuvres est incroyable, on y retrouve une ribambelle d’artistes, de styles, et des couleurs, toujours plus de couleurs ! Je vous ai concocté un petit diaporama avec toutes les œuvres en terminant par la découverte de l’artiste David ‘Techeko ‘ Latulipe qui a réalisé une fresque très graphique, tout en mouvement, qui nous donne presque envie de danser !
Pour réaliser cette promenade Street Art le long du Canal de l’Ourcq, rien de plus simple, il vous suffit de prendre le métro jusqu’à la station Jean-Jaurès et de filer quai de la Loire… Franchement ça vaut le détour !
Si vous avez aimé cette promenade, vous devriez adorer le Street Art dans le Queens ou celui de Vitry-sur-Seine auxquels j’ai beaucoup pensé en me promenant dans le 19ème !
J’enfile mes baskets et je pars en direction de la ville de Boulogne-sur-Mer pour mon prochain reportage !
À très bientôt pour de nouvelles aventure Street Art !
Bonjour,
Certaines œuvres photographiées ont été recouvertes. Une précision le nom de la rue dont un côté est consacré au street art, le mur est géré par DaCruz, est Germaine Tailleferre.
Autre précision, c’est la présence dans le quartier de murs en déshérence, d’entrepôts abandonnés, de terrains vagues qui a permis à DaCruz, Marko93, C215 etc. de faire du quartier un spot de street art.
Bien cordialement.
Richard Tassart
Blog « Streetarts.blog »
Bonjour Richard, merci de votre commentaire; de fait toutes les oeuvres de la rue Henri-Noguères ont été recouvertes. J’ai d’ailleurs vu que les Black Lines étaient arrivés peu après mon passage ! C’est le propre de l’art de rue d’être éphémère et c’est aussi pour cela que nos blogs deviennent petit à petit des mémoires digitales 😉 Pour ce qui est du quartier, de son évolution, j’ai prévu de faire un autre article moins « promenade »,plus historique et focalisé sur l’effet positif du Street Art sur le tissu social 😉 Au passage merci pour Germaine que j’avais masculinisé !!! Le tir est rectifié sur l’article !;-) En vous souhaitant de belles découvertes et merci pour vos articles aussi très agréables à lire.
Streetartement votre.
Séverine