Un Street Art aux deux visages à La Seyne-sur-Mer
28 octobre 2023On pourrait croire que le Street Art est arrivé à La Seyne-sur-Mer un jour de Janvier 2021 lorsque la gigantesque Marianne de SNAKE a été dévoilée au monde. Cette œuvre a fait un tel « buzz » sur les réseaux sociaux qu’elle a mis un coup de projecteur instantané sur la ville de La Seyne-sur-Mer qui n’en était qu’à l’ébauche de la création de son Festival Street Art le Mini Fest.
Quelques années auparavant, les associations L’impasse et Nonem Organisation avaient créé l’événement « Total Graff » lors des journées du patrimoine en collaboration avec la ville. Cet événement est un point de départ plus que significatif puisque des artistes tels que Hopare, Dopie, Rea One ou encore Eduardo Kobra y étaient en résidence. La vraie naissance du Street Art à La Seyne-sur-Mer s’est donc passée impasse Noël Verlaque. Cette portion graffitée explosive de couleurs reste presque intacte malgré la transformation du quartier en zone moderne. Les chantiers navals ont disparu et il ne reste que la porte d’entrée qui désormais mène vers un casino tout neuf où le badaud va s’acheter du rêve en perdant de l’argent… Vous l’avez compris le quartier est en mutation totale et je ne sais pas si cet ensemble artistique explosif va résister très longtemps !
La rue du Graff ; le cœur du réacteur Street Art à La Seyne-sur-Mer
Littéralement c’est le spot à ne surtout pas louper si vous passez par La Seyne-sur-Mer. Une véritable explosion créative ! Des œuvres de Crew de graffeurs du Sud qui côtoient celles d’artistes désormais internationalisés. Du graffiti jusqu’aux œuvres monumentales, ce spot s’étend sur trois/quatre rues et vous donne la chair de poule tellement les vibrations sont intenses !
Vous y trouverez du graffiti old style, des block letters, des characters, des œuvres plus travaillées, … Il y a du légal, du vandale et le tout donne la sensation d’un vent de liberté. Certaines œuvres originales datant de 2017 ont disparues, d’autres sont nées depuis. C’est concentré et explosif à la fois. Personnellement c’est exactement le type de lieu dont je raffole. Des spots comme celui-ci on n’en trouve pas dans toutes les villes qui revendiquent des musées d’art urbain à ciel ouvert !
La crew OPK (avec TETAL / Seokoptec / Wan Abime ), dont j’ai déjà vu le travail à Marseille, a réalisé une fresque impressionnante accolée aux magnifiques volutes du graffiteurs Rea One.
Un peu plus loin on découvre les animaux de Dopie, qui semblent sortir de nulle part et surtout qui offrent un mélange des genres plutôt détonnant. Surtout lorsque l’on découvre une girafe qui fait face aux portraits extrêmement forts d’Hopare.
Le lieu est chaotique et en même temps, étrangement, tout semble lié ! Une chance pour moi, j’y suis allée un dimanche matin et donc les volets roulants étaient fermés, ce qui offre un spectacle encore plus saisissant avec pour exemple le contraste des caractères de Depose face à un mur aux tons plus doux réalisé par Tom Wild.
Vous l’avez compris ce lieu est mon coup de cœur street art à La Seyne-sur-Mer, mais comme mon ressenti n’est pas le même que celui de tous mes lecteurs, je continue la visite 😉
Le Street Art à La Seyne-sur-Mer concurrence la National Portrait Gallery !
Vous pouvez voir un trait d’humour dans cette titraille ! Mais en même temps qu’elle n’a pas été ma surprise en voyant tous ces visages habiller les pignons des immeubles de La Seyne-sur-Mer. J’avoue que je suis restée en peu subjuguée. Le dimanche matin les rues étaient désertes et ces visages m’ont plus donné l’impression d’une fin du monde où la seule représentation humaine était picturale qu’autre chose. J’ai eu le sentiment de me retrouver devant quelque chose de très égotique propre à la nature humaine.
Certes les œuvres dévoilent d’étonnantes et magnifiques techniques, Les visages sont travaillés avec intelligence, les fresques sont belles,… mais je n’arrive pas à comprendre le lien avec la ville si ce n’est qu’elles affichent une certaine mixité. Qui plus est je suis étonnée que la représentation féminine soit majoritaire alors que les terrasses de café en ce dimanche matin ne sont occupées que par des hommes ! Je ne vais pas m’attarder sur ce sujet car je pense que cette représentation humaine donnera lieu à un article à part.
Mon sentiment n’enlève rien à la qualité de ces œuvres. La douceur de l’enfant de Nyota, le côté conquérant de la femme aux tresses de Snake Graffiti ou encore la toute dernière réalisation de Ensemble Réel sont de magnifiques pièces.
Même cette immense femme qui porte le monde de Shaka ou encore cette marchande âgée de Mr Difuz n’arrivent pas à me raccrocher avec une ligne éditoriale pour ce musée à ciel ouvert… Peut-être que l’atmosphère de la ville en ce dimanche matin a quelque peu joué avec ma perception des œuvres… Je ne sais quoi vous en dire !
Deux œuvres ont tout de même retenu mon attention ! L’œuvre Burn Out de Rémy Uno qui en plus d’être artiste est également le Directeur Artistique et Fondateur du Festival Les Nouveaux Ateliers à Port de Bouc. Une œuvre qui fait écho au mal-être de notre société et puis ce travail qui rentre dans l’intimé tout en décomposant la réalité ne me laisse pas insensible.
C’est le Graffiti Wild Style de Seron MonBatoN qui m’a redonné la pêche pour continuer ma déambulation… Envie de sourire, de plonger dans la rade de Toulon, de faire la fête,… au triangle des Bermudes ou ailleurs ! La thématique de la mer pointe ici le bout de son nez et vous le verrez il y a tout de même une ligne éditoriale dans cette aventure du Mini Fest à La Seyne-sur-Mer !
Légendes marines et cétacés, … peuplent les rues de La Seyne-sur-Mer
Voilà une thématique qui colle parfaitement à l’ADN de la ville ! Comment ne pas l’aborder quand on sait que cette immense et incroyable rade de Toulon est une porte ouverte sur la belle mer méditerranée ! Certains artistes se sont attachés à la surface quand d’autres se sont perdus dans les profondeurs.
On retrouve donc le traditionnel pécheur qui nous fait immédiatement penser « au vieil homme et la mer » d’Hemingway réalisé par Tom Wild et Tetal. Celui-ci faisant face à un pêcheur plus hardi qui sur son pointu, embarcation typique du Sud de la France, essaye de piter (ferrer) une immense baleine.
SupocCaos et Grumo nous offre un festival d’hippocampes qui ont malheureusement quelque peu déserté la méditerranée pour cause de pollution. Tom Wild, lui, se focalise sur le poulpe en réalisant une très belle anamorphose.
C’est l’œuvre de l’artiste Argentin Guri qui m’a le plus subjuguée. On retrouve les couleurs et compositions des murs d’Amérique Latine. Il y a un côté « aérosol » qui nous ferait penser aux années 80 faisant ressortir une structure très complexe et compète de l’œuvre à regarder dans ses moindres détails.
Comme vous le savez je ne vous montre pas toutes les œuvres qui ont été réalisées afin de vous laisser le plaisir de découvrir quelques jolies surprises. J’ai essayé de faire un choix qui soit assez représentatif de la globalité des œuvres que vous pourriez y découvrir. Le moment est venu de passer au verdict sur ce Mini Fest de La Seyne-sur-Mer !
Le Street Art à la Seyne-sur-Mer vaut-il le détour ?
Vous l’avez remarqué, mon enthousiasme a quelque peu été entamé par un certain manque de curation. Le point le plus positif pour moi de ce Mini Fest est celui de découvrir les talents des artistes locaux mêlés à des artistes internationaux. J’aurais aimé voir un fil rouge comme celui de Boulogne-sur-Mer ou alors des œuvres plus figuratives dans lesquelles j’aurais pu me projeter comme à Port de Bouc. Mais je dois l’avouer, j’ai été quelque peu perturbée par cette galerie de portraits géants. Il faut que vous sachiez que j’attendais beaucoup, peut être trop, de ce Mini Fest, puisque la Maire de la ville qui a une formation universitaire artistique le pousse énormément, et c’est d’ailleurs sur le site de la ville que vous pourrez trouver le plan des œuvres géolocalisées.
Même si cela a été un poil déceptif pour moi, je vous invite à faire un détour par La Seyne-sur-Mer, ne serait-ce parce que le manque de ligne éditoriale n’enlève rien aux talents des artistes qui se sont exprimés sur les murs. Chaque œuvre prise séparément pourra vous donner ce que l’art apporte : des sentiments, des sensations,… ce qu’il m’a manqué ? Une part de réflexion et un lien pour que la sauce prenne vraiment…
Et puis si vous vous aventurez à La Seyne, pensez à aller tremper vos pieds Plage des Sablettes et à visiter la presqu’île de Saint-Mandrier avant que les promoteurs très actifs ne l’ai intégralement défigurée !
Je vous laisse avec le petit « Live » très enthousiaste que j’avais fait impasse Noël Verlaque et vous promet de revenir très vite avec de nouvelles aventures Street Art autour de la méditerranée !
Séverine
Bonjour Séverine votre article du 28.10.23 « street art aux deux visages à la Seyne sur mer » m’a passionnée puisque fan de street art ; ai fait les rues de la Seyne sur mer de A à Z en avril 2022; pourquoi n’avoir pas publié celle de Bust the Drip au 25 Clos Gilline et qui, pourtant est superbe. Merci de votre réponse. Cette fresque a-t-elle été nettoyée ? merci de votre réponse. Bien à vous Josiane le 29.10.23
josiane.cordier@free.fr
Bonjour Josiane, je vous remercie de votre retour qui me touche beauxoup, d’autant plus que vous connaissez la physionomie de la ville et une grande partie des œuvres 🙏 Je vous rassure immédiatement la fresque très dynamique de “Bust the Drip” est toujours là et n’a pas été taggée ou troyée…. Je laisse toujours quelques bijoux de côté lorsque je publie les articles… tout simplement vous laisser au lecteur qui aurait envie d’aller à la Seyne de faire cette expérience exquise qu’est celle de la découverte du belle œuvre. Je crois que si tout était dans les articles je gâcherais un peu le plaisir de pa découverte pour certains. Merci encore pour votre retour sur l’article et je l’espère à très bientôt pour de nouvelles aventures. StreetArtement votre 😉 Séverine
Merci beaucoup Séverine pour votre réponse que je comprends un peu (étant donné que je ne publie aucune de mes petites pépites) mais que je ne lis qu’aujourd’hui. La prochaine fois n’oubliez pas cette superbe fresque qui est déjà très éloignée du centre ville ! Vu Merci et bons reportages Josiane