Interview avec PichiAvo : Le duo de Street Artistes qui vient de réenchanter Paris !

Interview avec PichiAvo : Le duo de Street Artistes qui vient de réenchanter Paris !

1 avril 2021 2 Par Séverine

Quel plaisir de pouvoir partager cette interview de PichiAvo avec vous. Ce duo d’artistes de Valencia a égayé le cœur de Paris, fait revivre la culture au sein du quartier latin et distillé une onde de couleurs dans nos cœurs. Ceux qui ont suivi mes aventures sur Facebook ont pu les découvrir en train de réaliser cette magnifique fresque que nous allons pouvoir admirer pendant six mois avant qu’elle ne soit transférée à l’hôpital Necker pour les enfants malades. Cette œuvre monumentale a été finalisée dans l’urgence du reconfinement et j’ai bien cru, l’espace d’un instant, que cette interview n’aurait jamais lieu. Mais voilà nous y sommes et je partage avec vous ce privilège et mon bonheur de réaliser cette 1ère interview pour le blog avec ce duo dont j’apprécie particulièrement le travail.

PichiAvo devant leur fresque à Paris dans le Quartier Latin

Le duo PichiAvo devant la fresque Parisienne finalisée – Crédit Photo ©Stéphane de Sakutin / AFP

Vous venez de finaliser une magnifique œuvre au cœur de Paris; quel est votre sentiment ?

Le bonheur de pouvoir terminer un projet sur lequel nous travaillons depuis un certain temps, c’est toujours une satisfaction de terminer un travail.

 

Quelles ont été vos sources d’inspiration pour cette œuvre ?

La mythologie comme dans la plupart de nos œuvres, dans ce cas nous avons voulu représenter l’eau de la Seine avec Poséidon ; et la culture, l’art de Paris et du Quartier Latin avec Niké représentant la victoire de la culture en ces temps difficiles pour le secteur.

Naissance de la Mythologie Urbaine des artistes PichiAvo à Paris

Niké et Poséidon prennent vie sous les pinceaux de PichiAvo – Photo @Altinnov

Comme tous les duo, vous êtes deux personnes avec deux personnalités différentes. Qui amène quoi dans votre processus créatif ?

Nous apportons tous deux la même chose et il est très important pour nous qu’il n’y ait pas d’individualisme.

 

En vous observant, j’ai eu l’étrange sensation de voir un seul cerveau avec 4 mains ! Une coordination étonnante et extrêmement fluide. Comment en êtes-vous arrivés à ce stade et était-ce une évidence dès 2007 ?

Au fil du temps, nous nous sommes compris, depuis que nous avons commencé à peindre ensemble, nous nous comprenons. Mais au fil du temps, nous avons adopté le meilleur de chacun pour améliorer nos œuvres d’art.  Aujourd’hui tout vient sans réfléchir, fruit du travail de nombreuses années.

 

Vous travaillez en musique, au tout début de votre œuvre on pouvait entendre le mélodieux piano de Ludivico Einaudi et puis on a progressé vers des musiques plus rapides et rythmées comme de la pop latino ! De quelle façon la musique vous accompagne-t-elle pendant la réalisation d’une fresque et a-t-elle une place importante dans votre vie ?

La musique est un élément essentiel de notre travail, tout comme le silence, mais nous aimons être accompagnés par toutes sortes de mélodies, nous allons généralement de la musique classique à la musique noire, mais comme le monde est tellement global, tout fusionne et des rythmes latins, classiques et actuels apparaissent.

 

Vous mixez lettering, graffitis et figures antiques avec beaucoup de poésie, quels sont les artistes et les courants qui vous inspirent ? Avez-vous des mentors ?

Nos débuts dans le graffiti ont été inspirés par l’ère des années 80/90 de New-York, donc tous les artistes de cette époque nous ont inspirés, ainsi que l’ère Franco-Allemande des années 2000. Avec toutes ces influences, nous avons expérimenté pour créer ce que nous faisons aujourd’hui.

mur de graffitis par PichiAvo dans le quartier latin de Paris

Une centaine de graffitis réalisés par PichiAvo constituent le fond de leur oeuvre – Photo @Altinnov

Vous venez tous deux de Valencia et faites partie intégrante du rayonnement de la culture espagnole dans le monde. Voyez-vous encore dans vos œuvres quelque chose de l’Espagne ? 

En termes de couleur, nous voyons une relation très méditerranéenne, il peut même y avoir une relation inconsciente avec les Fallas de Valence. Pour le thème, Valence a dans son histoire des racines gréco-romaines, il y a donc une relation directe avec notre travail. Nous avons toujours voulu représenter par notre art qui nous sommes et nos racines.

 

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Vous vous êtes rencontrés en 2007 lorsque vous peigniez dans les rues de Valencia… Que reste-t-il de ce passé ?

Aujourd’hui nous peignons la même chose mais avec plus de moyens, il est important de garder cette passion de travailler dans la rue.

 

Nous, le public, savons que l’art urbain est éphémère… Parfois nous sommes attristés de voir une œuvre disparaître, parfois heureux de découvrir une nouvelle œuvre. De votre côté en tant qu’artistes de quelle façon réagissez vous ? Même si la fin de l’œuvre est programmée comme au Houston Bowery Wall en 2017

Lorsque vous savez ce qui va se passer et que c’est planifié, rien ne se passe, parce que cela fait partie de l’œuvre et des souvenirs des gens, c’est magnifique. Si nous recherchions une « éternité » de l’œuvre, nous procéderions différemment.

Houston Bowery Wall - Pichi & Avo projet en cours

Houston Bowery Wall New-York : PichiAvo recouvrent, en partie, leur Mythologie Urbaine de graffitis

Juste avant de nous offrir cette nouvelle œuvre vous avez réalisé une très belle affiche pour Street Art Mankind et sa campagne #freechildren, pourriez-vous nous en dire plus sur celle-ci ?

C’est un très beau projet, nous invitons les gens à le découvrir, pouvoir faire une œuvre pour donner de la visibilité à un problème lié à l’être humain est ce qui nous a poussé à réaliser cette pièce, nous croyons qu’avec l’art on peut raconter des histoires et à travers celles-ci aider.

 

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Dans quel lieu insensé ou inimaginable rêveriez-vous de peindre votre Mythologie Urbaine?

Maintenant que les voyages dans l’espace sont à la mode… Pourquoi ne pas emmener les graffitis et la mythologie sur Mars ? Elon Musk peut nous aider !

J’espère de tout coeur qu’on retrouvera ce duo qui nous enchante sur terre avant de pouvoir aller sur Mars 😉

 

Un processus de création orchestré avec une fluidité déconcertante

Aucun article, ni interview n’arrivera à faire partager cette orchestre pictural que PichiAvo nous a offert. Ils se passent les rouleaux, pinceaux et bombes sans parler ; ils travaillent côte à côte à petits pas et avancent à vitesse grand V. Ils maîtrisent les différentes techniques de peinture avec une incroyable facilité, comme si c’était inné, et ne dissimulent pas le plaisir qu’ils ressentent lorsqu’ils font des graffitis comme à leurs débuts. Le plaisir est bien présent et il est contagieux. Alors pour ceux qui ne les ont pas suivi ; voici le lien vers les « directs » que j’ai réalisé sur facebook, qui peuvent vous aider à mieux comprendre l’évolution de cette belle création :

Et comme je sais que certains d’entrevous ne sont pas adepte des « réseaux sociaux », je vous ai concocté une mosaïque d’images qui reprend chronologiquement les différentes phases de réalisation.

 

Faut-il faire un tour dans le quartier latin pour admirer cette fresque de PichiAvo ?

Je ne devrais même pas poser cette question, car c’est une évidence ; elle est juste magnifique, pleine de couleurs et d’espoir pour la culture qui souffre énormément en ce moment. Voir de telles nouvelles œuvres au cœur de Paris est assez rare, même si nous avons le Boulevard Paris 13 ; cette réalisation s’intègre avec magie dans le quartier latin et vient redonner vie au Boulevard Saint-Michel si déserté depuis la pandémie.

Cette œuvre monumentale du duo PichiAvo n’aurait pas vu le jour sans l’incroyable travail de Quai 36, une maison de production artistique, qui avec conviction, passion et aussi de solides partenaires enchante l’espace public et offre à nos yeux de magnifiques réalisations. Pour cette réalisation le partenaire n’était autre que Groupama Immobilier. Si vous suivez le blog, vous vous souvenez peut-être de l’article enflammé que j’avais écrit sur le projet #1096 de Street Art à Versailles et bien c’était encore Quai 36 ! Gardons un œil sur eux car je gage qu’ils nous réservent de belles surprises dans un futur proche.

Pour clôturer cette découverte de l’univers de cet incroyable duo; je vous invite à les rejoindre sur leur page Facebook ou Instragram, et de mon côté, comme je sais qu’ils liront ces quelques lignes, je tiens à les remercier chaleureusement pour les échanges amicaux que nous avons eu, et surtout, pour avoir accepté cet entretien avec un modeste blog ! J’en profite également pour remercier la sympathique équipe de Quai 36 ainsi qu’Adèle de l’agence Communic’art 😉

Comme l’entretien a été réalisé en Espagnol, vous pouvez retrouver l’intégralité de celui-ci sous cette dernière photo qui montre à quel point ce duo est en symbiose quand il s’adonne à son art.

Pour ma part je vous retrouve très très bientôt pour de nouvelles aventures Street Art 😉

Séverine

PichiAvo en travaillant les détails de Poséidon- Photo @Altinnov

Acabáis de finalizar una obra magnífica en el corazón de París, ¿Qué sentís?

Felicidad de poder acabar un proyecto que llevamos un tiempo trabajando, es siempre una satisfacción culminar una obra.

 

¿Cuáles han sido vuestras fuentes de inspiración para esta obra?

La mitología como en gran parte de nuestras obras, en este caso hemos querido representar el agua del Sena con Poseidón; y la cultura, el arte de París y el Barrio Latino con Niké en representación de la victoria de la cultura en estos tiempos difíciles para el sector.

 

Como todos los dúos, sois dos personas con dos personalidades diferentes. ¿Quién aporta qué en vuestro proceso creativo durante la preparación de una nueva obra en vuestro estudio?

Ambos aportamos lo mismo y es algo muy importante para nosotros, que no exista el individualismo.

 

Observándoos, ¡Tuve la sensación de que sois un sólo cerebro con cuatro manos! Una coordinación impresionante y extremadamente fluida. ¿Cómo habéis llegar a este punto? 

Con el tiempo hemos ido entendiéndonos, desde que empezamos a pintar juntos ya nos entendíamos pero con el tiempo hemos ido adoptando lo mejor de cada uno para mejorar las obras de arte, hoy todo surge sin pensar fruto del trabajo de muchos años.

 

Trabajáis con música, al comienzo del proceso se podían oir las melodías del piano de Ludovico Einaudi y después habéis cambiado a ritmos más rápidos como el pop latino. ¿De qué manera la música os acompaña durante la realización del mural y tiene ésta un lugar importante en vuestras vidas?

La música forma parte esencial de cuando trabajamos al igual que el silencio, pero sí que nos gusta estar acompañados de todo tipo de melodías, normalmente pasamos de la música clásica a la música negra pero como el mundo es tan global todo se fusiona y los ritmos latinos, los clásicos y los actuales aparecen.

 

Mezcláis el lettering, graffitis y figuras antiguas con mucha poesía, ¿Cuáles son los artistas y las corrientes que os inspiran? ¿Habéis tenido mentores?

Nuestros inicios del graffitti han sido inspirados por la época del 80/90 de NY por lo que todos esos artistas de la época nos han inspirado, a igual que la época francesa/alemana del 2000. Con todas esas influencias hemos experimentado para crear lo que hacemos hoy.

 

Los dos venís de Valencia, y formáis parte de la cultura española en el mundo. ¿Veis en vuestras obras algo de español? 

En cuanto al color sí que vemos una relación muy mediterránea, incluso puede existir una relación inconsciente con las Fallas de valencia. Por la temática, Valencia en su historia tiene raíces grecoromanas por lo que hay una relación directa con nuestro trabajo. Siempre hemos querido representar con nuestro arte quiénes somos y nuestras raíces.

 

Os habéis conocido pintando en las calles de Valencia… ¿Todavía pintáis en la calle de la misma manera? ¿Os da ganas de hacerlo?

Hoy en día pintamos igual pero con más medios, es importante mantener esa pasión para trabajar en la calle.

 

Nosotros, el público, sabemos que el arte urbano es efímero… A veces nos entristece ver una obra desaparecer, a veces nos alegra descubrir una nueva. Los sentimientos son encontrados entre aquellos que aman una obra y que ya no existe más. ¿Vosotros como artistas qué sentís? Aunque el fin de la obra esté previsto como en el caso del Houston Bowery Wall de NY.

Cuando sabes lo que va a pasar y está planificado, no pasa nada, ya que forma parte de la obra y del recuerdo de las personas, eso es bello. En caso de buscar una “eternidad” de la obra, lo haríamos de otra manera.

 

Justo antes de este proyecto en París habéis realizado un cartel estupendo para Street Art Mankind y su campaña #freechildren en NY, ¿Qué nos podéis contar sobre ello?

Es un proyecto muy bonito que invitamos a la gente a que lo descubra, poder realizar una obra para dar visibilidad a un problema que tiene el ser humano es lo que nos ha llegado a realizar esa pieza, creemos que con el arte se pueden contar historias y mediante estas ayudar.

 

¿En qué lugar improbable o inimaginable soñaríais con pintar y dejar muestra de vuestro UrbanMythology?

Ahora que los viajes al espacio están tan de moda… ¿Por qué no llevar el graffiti y la mitología a Marte? ¡Elon Musk puede ayudarnos!