À Paris, un mur Street Art transformé en pamphlet révolutionnaire !
2 août 2019 12 Par SéverineLe mur Ordener, situé au Nord du 18ème arrondissement de Paris, est dédié au Street Art depuis des décennies. On y trouvait surtout des graffitis avec des Blaze très travaillés et du Street Art axé cultures urbaines : Hip Hop, Rap,… Mais voilà; depuis quelques semaines le mur a réellement changé de visage et pris une tournure libertaire, voire révolutionnaire. Pour la première fois, le mur Ordener devient le témoin de notre actualité Française, témoin de la crise économique, des violences policières face aux gilets jaunes,… Comme les nouvelles fresques commencent à être recouvertes de graffitis, j’y suis allée faire un petit tour avant que tout n’ait disparu. Moi aussi je m’inscrits donc comme témoin de ce changement !
Le Désespéré de Gustave Courbet réinterprété par PBOY : On adore !
Impossible de ne pas mettre cette fresque incroyable en couverture de mon article ! Sa réalisation est magique ! Du pointillisme réalisé à l’aérosol pour un incroyable rendu ! L’artiste Pascal Boyart, alias PBOY, est non seulement un artiste libertaire ; mais il ré-interprète avec brio les œuvres de peintres tels que Gustave Courbet, Edouard Manet, ou encore Gustave Delacroix. Artiste engagé et innovant, il dénonce dans ses œuvres le système financier actuel et insère dans chacune de ses fresques un QR Code afin de recevoir des dons en Bitcoin. Vous l’aurez compris cet artiste de talent est transgressif et personnellement je trouve cela assez passionnant ; puisqu’il arrive à financer ses peintures grâce à de généreux donateurs.
Des Crews de graffeurs parisiens prennent position pour les gilets jaunes
Le mur Ordener a changé de visage en quelques semaines et comme vous le comprendrez, je vais essayer de rester factuelle en vous en parlant. Car loin de moi l’idée de rentrer dans des débats politiques, même si ces nouvelles fresques le sont totalement.
Les crews – équipes- de graffeurs CKT, CP5, dont certaines connus comme Barth Le Sablier ou encore Sun.C se sont alliés au mouvement contestataire Black Lines Community ; un mouvement où le politiquement correct n’a pas sa place.
Ils dénoncent les violences policières, les promesses non tenues, la censure,…. Comme vous pourrez le voir sur mes photos, les images sont puissantes et l’on ressent une certaine dose de violence, voire de malaise en les regardant. Elles sont le reflet, très réaliste, des terribles affrontements qui ont eu lieux en France les mois passés.
J’en arrive à cette fresque qui m’a fait froid dans le dos. Et j’aimerais bien que vous me disiez en commentaire votre ressenti. Personnellement j’ai eu l’étrange sensation qu’elle faisait l’apologie de la violence et cela m’a dérangé. Mais, je souhaite tout de même vous la montrer, car elle est bien là, sur le mur Ordener avec ce texte provocateur « Jesus was a Black Block ». Franchement si vous avez une minute et une opinion; je serais heureuse de la connaitre !
Heureusement que le Street Art à Paris c’est aussi la légèreté !
Je ne vais pas vous le cacher, j’ai trouvé que l’atmosphère aux abords du mur Ordener était pesante, presque angoissante. Mais comme je vous le disais en tout début d’article ; le côté Fun et sympa du Street Art reprend progressivement le dessus. Alors je vais finir cet article avec un Street Art plus léger ; qui est en complet décalage avec les fresques précédentes !
Le mur Ordener étant long, très long ; vous pouvez retrouver toutes mes photos de fresque set graffitis sur mon Instagram. Si vous en avez le temps et l’envie, je vous invite à voyager avec moi du côté du Bushwick Collective, à Manhattan, ou encore à Cadaquès !
Si vous avez aimé, merci de partager et de commenter ; ça me fera plaisir !
A très bientôt pour de nouvelles balades.
Bonsoir, je trouve très jolies ces fresques. De plus, ça embellit la ville et ça permet aussi à ces artistes pleins de talent de s’ exprimer. Bravo à eux et merci à vous pour ce concours.
Bonsoir Alain, joli pseudo ! La moitié de ces fresques a déjà été recouverte, laissant la place à d’autres artistes ! C’est vrai que ça embellit la ville et cette partie de Paris en a bien besoin 😉 à très bientôt…
Je trouve le mur » relevé bancaire débiteur » très bien réalisé.
Vous avez plus que raison ! Pascal Boyart, Alias Pboy, est un artiste complet… Je crois que je vais lui consacrer un artiste complet tellement j’apprécie ses oeuvres ! Si vous voulez suivre l’actu du blog, vous pouvez vous rendre sur ma page Facebook et si vous êtes fan de Street Art sur mon Instagram ! A très bientôt 😉
Bonjour,
Merci pour cet article très intéressant qui m’a appris pleins de choses.
De très jolis tag.
Bonne après midi.
Merci Isabelle pour votre message;-) Quasiment tous les tags ont disparu aujourd’hui ! N’hésitez pas à suivre ma page https://www.facebook.com/Altinnov/pour être alertée des nouveaux articles.. Et si vous êtes Fan de tags, j’en poste plein sur Instagram 😉 A très bientôt
Les personnes subissant des violences sociales, policières, symboliques n’ont pas la possibilité de recouvrir leur vie « d’un côté sympa et fun ».
Autant la fresque « Jesus was a black block » requiert un esprit critique autant la transition au paragraphe suivant était violente, laissant l’impression que le contexte socio-culturel et économique dans lequel est né cet pratique artistique perdait de sa valeur.
Bonjour Joss, je comprends que le passage entre une représentation activiste et des graffitis colorés puisse être violent; et de fait le contraste est très fort… Je critique rarement les œuvres dans mes articles puisque je fais plus un «état des lieux » et dans le cadre du mur Ordoner le contraste était saisissant. Si on replace cela dans le contexte économique du moment; qui était très anxiogène à Paris, il est vrai que ces couleurs pétillantes étaient une vraie bouffée d’air frais par rapport au reste du mur et au climat global de la ville… Personnellement mon activité était à l’arrêt à cause des manifestations parisiennes… Je me suis donc laissée aller à un ressenti plus personnel 😉
Bonsoir Séverine, la lecture de cet article donne une toute autre signification à ce que ces artistes ont voulu faire passer comme message :
https://theconversation.com/jesus-christ-a-t-il-ete-crucifie-pour-des-raisons-politiques-93582
Qu’en penses-tu ?
Richard
Bonsoir Richard,
de fait Jésus dérangeait de par ses positions et sa notoriété grandissante; mais comparer les Black Block aux apôtres me semblent un raccourci quelque peu hasardeux. Si la fresque avait représenté des gilets jaunes, je pense que le message aurait pu se rapprocher de l’article que tu cites. Mais les Black Block ne sont pas juste contestataires, ils souhaitent par la violence créer un déséquilibre dans la société; déséquilibre qui aujourd’hui conduit à la montée des extrêmes. Comme je me suis faite « pourrir » par des haters sur Facebook, à propos du ressenti que j’avais eu devant la fresque. Je pense que nous sommes plus proche d’un message provocateur impliquant la violence… Certains gamins de mon quartier les voient comme des héros révolutionnaires; mais ils n’ont pas conscience des réelles conséquences… J’ai envoyé un email à l’artiste qui n’a pas répondu. J’aurais bien aimé recueillir le message qu’il avait essayé de faire passer. Affaire à suivre..
Bonjour Séverine, merci pour cet article. Voici ma réponse, à la question que tu poses : le graffiti n’est pas léger « par nature » : le support, le geste, les fournitures (qui, pendant très longtemps étaient volées en magasin), etc. Quelque soit l’iconographie utilisée : le graffiti restera toujours subversif, c’est sa nature profonde, même chez Sotheby’s et les autres. On peut « domestiquer » le graffiti, en le faisant rentrer dans des salons d’amateurs d’Arts, de collectionneurs, marchands et autres, mais on ne pourra jamais enlever la portée du « geste » d’un.d’une Graffiti Artist.
Richard Courcet dit richarre|cee
Richard, je suis tout à fait d’accord avec toi. D’ailleurs les crews qui œuvrent sur le mur Ordener ne sont quasiment que des crews illégaux qui galèjent dans la vie. En revanche la fresque des Black Block est passé au dessus du cran subversif; elle fait vraiment froid dans le dos. Mais reflète la société d’aujourd’hui; divisée et extrémiste… face a une politique décadente!