La Ghost Galerie Paris expose les légendes du Street Art New Yorkais !
11 octobre 2021Quand je vous parle du Street Art Américain, je ne parle pas des artistes d’aujourd’hui qui réalisent d’incroyables fresques murales ; mais de ceux qui font partie de l’histoire du Street Art : Les rois du graffiti. Ils s’appellent Lady Pink, Futura 2000, Lee Quinones, Dondi White, John Matos alias Crash, TOXIC, Keith Haring,… Dans les années 80 ils ont posé leurs Blazes sur les métros New-Yorkais et colorés de leurs œuvres le Queens, le Bronx et Brooklyn. J’ai eu la chance lors de mes périples New-Yorkais de tomber sur les œuvres de certains de ces artistes qui continuent inlassablement à « signer » la ville.
La Ghost Galerie à Paris : héritier de la Fun Gallery de New-York ?
Comme vous le savez, je n’ai pas pour habitude de vous parler des galeries, ni du marché de l’art. Aujourd’hui je fais une exception à la règle ; car avoir la possibilité d’admirer des œuvres qui font partir intégrante de l’histoire du Street Art Américain est chose rare. Qui plus est, la façon dont la Ghost Galerie a organisé son exposition « Nos fantômes » est très loin de l’approche mercantile et duplicative d’œuvres de beaucoup des galeries dédiées à l’Art Urbain.
Les œuvres exposées, comme cette magnifique et plus que magique pièce de Futura 2000, nous ramènent tout droit en 1981 lorsque Patti Astor, une Américaine très noctambule avait décidé d’ouvrir à Manhattan la Fun Gallery. Son objectif était de faire entrer le graffiti dans le monde de l’Art Contemporain. Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, Lady Pink, Kenny Scharf y ont eu des solos shows tout comme Futura 2000. D’ailleurs l’œuvre de Futura 2000, qui nous laisse entrevoir les prémices de son personnage emblématique à tendance extraterrestre, faisait partie de son 1er solo show à la Fun Gallery.
Une immersion dans la genèse du Street Art New-Yorkais
Qu’elle n’a pas été ma surprise de voir des œuvres grands formats lors de mon arrivée à la Ghost galerie ! Avoir enfin l’occasion d’admirer une pièce majeure de Lady Pink, la pionnière du graffiti urbain, est chose rare. Ses œuvres s’admirent plus dans des musées New-Yorkais comme le MoMa ou le Withney Museum que dans une galerie parisienne. Cette œuvre reflète les fantômes de son passé ; un début de vie difficile et mouvementé pour une jeune femme équatorienne dans le quartier ultra-violent qu’était le Queens dans les années 80.
Il y a dans les œuvres présentées de l’urgence, de la spontanéité et s’il l’on s’y attarde on peut y déceler une part de revendication. On y retrouve les « lettering » propres à ces années là avec un très beau blaze de Dondi et un panneau en bois, que l’on voudrait tous avoir chez soi, reprenant son « character » fétiche.
Sans parler de l’explosif triptyque de TOXIC, qui a commencé a peindre à l’âge de 13 ans dans le métro New-Yorkais, qui nous saute au visage ! Œuvre incontournable qui nous offre mille détails captivants.
Je n’aurais jamais imaginé vous recommander d’aller visiter une galerie. Mais là devant la qualité des œuvres présentées, ce serait égoïste de ma part de ne pas en faire écho. Qui plus est si vous vous y aventurez, n’hésitez pas à vous faire accompagner par Jérôme Pauchant, directeur de la galerie et immense passionné de cette époque, qui saura vous délecter, de l’histoire de ces artistes, de leurs œuvres et vous amener à voir des détails que vous ne pourriez imaginer !
Je suis persuadée que Patti Astor verrait dans cette Ghost Galerie le succès de son pari audacieux réalisé 40 années auparavant. Oui l’art urbain est bien entré dans le monde très clos de l’art contemporain et la Ghost Galerie en est une preuve de plus.
Vous retrouverez toute les infos pour visiter la Ghost Galerie sur son site Internet et si vous souhaitez en voir et en savoir plus sur le Street Art Américain, je vous invite à regarder les œuvres que l’on trouve au Welling Court Mural Project dans le Queens ou encore celles du Bushwick Collective à Brooklyn. Un autre hommage à ces Street Artistes est aussi celui réalisé au MOSA Bowery de New-York dans le quartier de l’emblématique Fun Gallery !
J’espère que cette petite incursion dans le Street Art Américain des années 80 vous aura plu ! Si c’est le cas, n’hésitez pas à partager avec d’autres passionnés !
Pour ma part je file vers de nouvelles aventures Street Art que je partagerai avec vous dès la semaine prochaine.
Streetartement votre.
Séverine